Stefan Edberg est né le
19 janvier 1966 à
Västervik,
Suède. Joueur de
Tennis professionnel de
1983 à
1996, il est droitier avec un revers à une main, mesure 1 mètre 88 et pratique le service-volée. Il compte à son palmarès 42 titres en simple dont 6 du Grand Chelem et a été à 5 reprises n°1 mondial entre 1990 et 1992.
Carrière
Bien que suédois, Stefan Edberg est l'antithèse de ses illustres compatriotes
Björn Borg et
Mats Wilander. Au lieu de pratiquer un jeu de défense et de contre, Edberg est un adepte du service-volée cher à
John McEnroe, l'adversaire de Borg.
Possédant à l'origine un revers à deux mains, Edberg est un des exemples les plus saisissants des joueurs ayant réussi une mutation profonde de leur jeu. Sous l'impulsion de son entraîneur suèdois Percy Rosberg, il passa à 15 ans à un revers à une main qui sera considéré comme l'un des plus beaux du circuit masculin des Années 1980 et 1990.
Stefan Edberg remporte son premier grand titre en 1982 à l'Orange Bowl, sorte de Masters des cadets-juniors. Il se révèle à partir de 1983 en réalisant le Grand Chelem chez les Juniors, exploit inégalé à ce jour. Il est la référence pour toute une génération, même pour son futur adversaire Boris Becker qui le considère à cette époque comme « injouable » (Voir Boris Becker, Sans filet, 2004)
Considérant que son coup droit moyen ne lui permet pas de devenir un bon joueur de fond du court, Edberg est un attaquant enchaînant systématiquement service-volée à l'image du no 1 mondial en 1984, John McEnroe.
1985-1987 : la montée en puissance
Edberg débute réellement sa carrière professionnelle en
1984 avec comme entraîneur l'anglais Tony Picard. Il remporte un premier titre à
Milan en battant en finale son compatriote Wilander. Mais c'est en 1985 qu'il s'impose comme un futur grand en remportant son premier titre du grand chelem en
Australie. Sur le gazon de Kooyong, il bat de nouveau Wilander 6/4 6/3 6/3. Pourtant la véritable révélation de l'année 1985 n'est autre que son éternel adversaire, l'allemand
Boris Becker, qui a remporté quelques mois avant lui le titre à Wimbledon. Les deux juniors ont confirmé qu'il allait falloir compter désormais avec eux chez les seniors.
Edberg confirme son titre australien en remportant à nouveau le tournoi des antipodes en 1987. Il bat cette fois le régional de l'étape, l'australien Pat Cash en 5 sets 6/4 6/3 3/6 5/7 6/3. Il atteint cette année-là la 2e place mondiale et remporte 7 titres. Il devient également no 1 mondial de double et remporte avec son compatriote Anders Jarryd les titres à l'US Open et à l'Open d'Australie. Ils échouent par contre en finale de Roland-Garros où l'ambiance lors la remise des trophées fut lourde puisque les Suédois, de nature fair-play, contestèrent la balle de match qui seraient selon eux une énorme faute d'arbitrage.
1988 : victoire à Wimbledon
La consécration arrive en 1988. Arrivé en finale de
Wimbledon, après avoir frôlé la défaite en demi-finale contre le talenteux Tchéquoslovaque
Miloslav Mečíř, Edberg retrouve
Boris Becker pour la première fois dans une grande finale. En juillet 1988, Becker reste invaincu sur le Center Court de Wimbledon puisqu'après ces deux titres de 1985 et 1986, Boris avait été éliminé en 1987 sur le court
no 1. La finale de Wimbledon 1988 se jouera sur deux jours en se finissant le lundi à cause de mauvaises conditions météo. Alors qu'il mène 3-0, balle de 4-0, Edberg s'effondre dans la première manche qu'il laisse à Becker 4/6. Il s'accroche au second set et parvient à l'emporter au tie break 7/6. Le public londonien, à l'origine tout acquis à la cause du chouchou Boris Becker, surnommé "Boom Boom", commence à s'énerver des colères de ce dernier. De plus en plus agressif et confiant en retour, Edberg enlève les deux sets suivant 6/4 6/2, devant un public visiblement aussi ravi que lors de la victoire de Becker en 1985.
Pour les deux duettistes que sont Edberg et Becker, l'année 1989 constitue déjà le sommet de leur carrière qui durera 3 ans. Ivan Lendl est le seul de l'ancienne génération à les empêcher d'atteindre la première place mondiale. Après un petit chelem en 1988, Mats Wilander entame un long déclin, John McEnroe ne joue plus les premiers rôles alors que la relève américaine, symbolisé par André Agassi, montre le bout du nez.
1989 : le regret Roland Garros
Edberg est, d'après les observateurs, le favori pour le titre en Australie à la vue de son niveau de jeu. Mais il se blesse au dos lors de son match contre Pat Cash et doit déclarer forfait pour son 1/4 de finale contre
Thomas Muster (qui se blessera lui aussi sérieusement quelques mois plus tard dans un accident de voiture à la veille de sa finale à
Key Biscane).
Arrivé à Roland Garros, Edberg profite d'un climat sec qui rend la terre battue un peu plus favorable qu'à l'habitude aux attaquants. Il arrive en 1/4 de finale sans trop perdre d'énergie et affronte la nouvelle terreur de la terre battue, l'argentin Alberto Mancini, vainqueur à Monte Carlo. Malgré une terre lourde ce jour-là à cause de la pluie, Edberg s'impose en 3 sets à la surprise générale et retrouve Becker en 1/2. Malgré quelques jolis coups et un match en 5 sets, la version terre battue de la finale de Wimbledon 1988 est décevante. Edberg et Becker commettent beaucoup de fautes et c'est Edberg qui s'impose en soirée. La finale l'oppose à la révélation du tournoi Michael Chang, qui a battu Lendl en 1/8 de finale. Visiblement stressé, Edberg perd sèchement la première manche 6/1 et se fait breaker. Mais le Suédois retrouve son jeu d'attaque et enchaîne 7 jeux consécutifs pour mener 1/6 6/3 6/4 4/3. C'est au 4e set qu'Edberg laisse passer sa chance. À 4-3 30-40, il n'est séparé du titre que par un point et un jeu de service. Mais Chang sauve 10 balles de break sur l'ensemble du set et l'emporte 6-4. Malgré un break d'entrée au 5e set, Edberg s'effondre physiquement et Chang remporte la finale 6/1 3/6 4/6 6/4 6/2. Jamais Edberg ne retrouvera pareille occasion de remporter Roland Garros.
Visiblement émoussé, Edberg atteint tout de même la finale de Wimbledon 1989. Après avoir facilement battu McEnroe en 1/2 finale, c'est de nouveau Boris Becker qu'il retrouve en finale. Mais cette fois-ci l'Allemand semble mentalement très préparé. Après avoir sèchement perdu le premier set 6/0, Edberg mène 6-5 service à suivre au 2e set. Mais rien n'y fait, Becker est le maître du court et s'impose 6/0 7/6 6/4. C'est un coup dur pour Edberg, qui vient de perdre deux finales importantes en jouant un haut niveau de tennis. Il perd de nouveau contre Becker en finale de l'Open de Paris-Bercy et les deux champions s'affrontent une ultime fois en 1989 en finale du Masters de New York. Après un début de match moyen où le spectre d'une nouvelle défaite en finale semblait être promis, Edberg retourne la situation. Grâce à un jeu très agressif, il arrive à provoquer la colère de Becker, le faisant mal jouer. Edberg s'impose 4/6 7/6 6/3 6/1.
1990 : le n°1 mondial
Stefan Edberg ne s'est pas souvent blessé dans sa carrière. Son physique était naturellement bon. Par manque de chance, il connaîtra sa seule grosse blessure en finale de l'
Open d'Australie en 1990. Après avoir survolé le tournoi et avoir infligé un très sévère 6/1 6/1 6/2 à Mats Wilander en 1/2, Edberg domine en finale le
no 1 mondial
Ivan Lendl. Il remporte le premier set 6/4 et mène d'un break au deuxième set. C'est à ce moment-là que sa ceinture abdominale, déjà douloureuse à l'entraînement, commence à craquer. Le kiné le laisse poursuivre mais Edberg ne peut plus servir correctement. À 4/6 7/6 5/2 pour Lendl, Edberg abandonne avant que sa blessure ne devienne trop grave. Alors que la victoire lui semblait promise, Edberg perd une troisième finale du grand chelem consécutive.
Souffrant de grosses ampoules au pied, il perd dès le premier tour à Roland-Garros face à Sergi Bruguera. Becker lui emboîte le pas en perdant contre Goran Ivanišević. Ces deux tombeurs feront par la suite une belle carrière.
En juillet, Edberg et Becker se retrouvent en finale à Wimbledon pour la troisième fois de suite. Cette "belle" s'annonce indécise. Becker ne semble pas au mieux de sa forme lors des deux premiers sets. Comme il le révèlera dans son autobiographie, il souffrait du décalage horaire et était devenu dépendant aux somnifères. Il ne s'était levé qu'à 10h pour s'entraîner le jour même de la finale ! Edberg, qui lui joue bien, emporte les deux premiers sets 6/2 6/2. Puis Becker fait un break et se réveille. Il prend les deux sets suivant 3/6 3/6 et mène 3/1 au 5e. Les deux joueurs jouent bien, Edberg ayant lui-même eu des balles de break à 1-1. Il recolle à 3-3 puis 4-4. Malheureusement pour Becker, Edberg est étincelant au retour. À 30-40 sur le service de Becker, Edberg lâche un lob très inspiré et fait le break. Son service ne le trahit pas et le Suédois remporte son second titre à Wimbledon.
Durant l'été 1990, Edberg se lance dans la chasse à la première place mondiale qu'il sent à porté de main. Il remporte alors trois tournois à Los Angeles, Cincinnati et Long Island et devient n°1 mondial le lundi 13 août 1990. Mais comme cela arrive souvent, cet excellent été ne se concrétise pas à l'US Open où Edberg est de nouveau sorti au premier tour par le Russe Volkov. Edberg remporte ensuite le titre à l'Open de Paris-Bercy, en profitant de l'abandon de Becker et se présente aux Masters en tant que no 1 mondial. Après l'avoir battu en poule, Edberg s'incline en finale face à André Agassi qui, comme Edberg en 1989, sauve ainsi sa saison après avoir perdu les finales de Roland Garros et Flushing Meadow.
1991 : une belle saison
L'
Open d'Australie 1991 se joue en pleine Guerre du Golfe. L'ambiance est lourde à
Melbourne et le joueur israélien
Amos Mansdorf déclare forfait pour cause de mobilisation militaire. Edberg joue bien mais va inexplicablement perdre sa 1/2 finale contre
Ivan Lendl. Alors qu'il mène 2 sets à 1, Edberg obtient plusieurs balles de match au 4
e set. Il perd pourtant au 5
e set 6/4 5/7 3/6 7/6 6/4 et laisse la place de
no 1 mondial à Boris Becker qui remporte le tournoi.
Après avoir remporté les tournois de Tokyo outdoor et Stuttgart, Edberg semble en forme à Roland Garros. Il étrille quelques bons joueurs de terre battue comme Skoff, Andrei Chesnokov et Cherkasov. Mais il ne peut rien en 1/4 de finale contre la nouvelle terreur Jim Courier. Edberg est défait 6/4 2/6 6/3 6/4 et voit une nouvelle fois Roland Garros se refuser à lui.
Il remporte pour la première fois le Tournoi du Queen's à Londres, préparant traditionnellement à Wimbledon. Le tenant du titre fait de nouveau un parcours sans faute. Boris Becker déjà qualifié pour la finale, on s'apprête à un 4e affrontement en finale. C'est sans compter sur un match étrange en demi-finale où Edberg est opposé à l'allemand Michael Stich. Edberg remporte la première manche 6/4 et va incroyablement perdre les trois suivants au tie-break. Edberg s'incline 4/6 7/6 7/6 7/6 sans perdre son service ! Mini scandale à Wimbledon, temple du tennis, où le tenant du titre est éliminé sans perdre son service à cause d'un tie break mis en place pour répondre aux problèmes de diffusion du tennis à la télévision.
Durant l'été 1991 et la saison américaine préparant l'US Open, Edberg ne connaît pas le même succès qu'en 1990. Edberg a toujours eu du mal à jouer à Flushing Meadow à cause du bruit des avions passant au-dessus du central, des discussions du public et des odeurs de hot-dog. Il décide donc de louer une maison à Long Island afin de mieux s'accoutumer à la vie New Yorkaise. Est-ce le remède miracle ? Toujours est-il qu'Edberg joue un tennis de rêve en cet fin d'été 1991. Il corrige successivement Chang, Sanchez et Lendl pour atteindre la finale. Jim Courier, pourtant en pleine ascension, ne pourra rien contre un Edberg totalement injouable. 6/2 6/4 et 6/0, l'affaire est rondement menée et Stefan Edberg s'adjuge son premier titre à New York, son 5e dans une levée du grand chelem.
Edberg termine de nouveau l'année à la première place mondiale en gagnant Sydney et Tokyo en indoor mais ne peut participer aux Masters pour cause de blessure.
1992 : le dernier exploit
Après quasiment deux mois d'inactivité, Stefan Edberg arrive à Melbourne avec l'objectif d'arriver en 1/2 de finale. Bénéficiant d'un tableau relativement clément, Edberg se hisse sans difficulté jusqu'en 1/4 de finale où l'attend
Ivan Lendl. Edberg l'emporte en 5 sets puis élimine
Wayne Ferreira en 1/2 finale. Contre toute attente, il se retrouve une nouvelle fois en finale à
Melbourne. Mais
Jim Courier se montre le patron du court et remporte le titre en 4 sets 6/3 3/6 6/4 6/2.
Le Suédois laisse ainsi la place de n°1 mondial à l'Américain. Il remporte un second tournoi sur terre battue (après Gstaad en 1986) à Hambourg en battant Stich. Cela aurait pu être de bonne augure pour Roland Garros. Hélas il n'en sera rien puisque Edberg s'incline au 3e tour.
En avril 1992, Stefan Edberg épouse sa fiancée Annette Olsen à Vaxjö en Suède.
La mauvaise série se poursuit à Wimbledon avec une défaite en 1/4 de finale contre le futur finaliste Goran Ivanišević. Edberg est aussi porte-drapeau de la délégation suédoise pour les jeux olympiques de Barcelone. Mais il ne réitérera pas son exploit de 1984 (médaille d'or pour le tournoi de démonstration à Los Angeles) et sa 3e place de 1988 (double médaille de bronze à Séoul en simple et en double).
Après avoir remporté le tournoi de New Haven, Edberg se présente en tenant du titre à l'US Open de 1992. Il va y signer un exploit absolument sensationnel en remportant trois matchs consécutifs en 5 sets. À cause de la pluie, la programmation a été bouleversée. Il bat donc Richard Krajicek en 1/8e de finale 6/4 6/7 6/3 3/6 6/4, puis Ivan Lendl en 1/4 de finale 6/3 3/6 6/3 5/7 7/6 et enfin Michael Chang en 1/2 finale 6/7 7/5 7/6 5/7 6/4. Ce match s'est terminé le samedi, à la veille de la finale du simple messieurs. Rempli de courbatures, Edberg se fait masser de longues heures avant de pouvoir s'entraîner. La finale contre Pete Sampras a lieu en soirée. Sampras empoche la première manche 3/6 et Edberg la suivante 6/4. Le tournant du match a lieu lorsque Edberg arrache le 3e set au tie break. Sampras semble abattu et Edberg conclut 6/2, conservant ainsi son titre.
1993 : baisse de régime
En 1993, Stefan Edberg reste un joueur performant et régulier. Il passe la majeure partie de l'année à la 3
e place mondiale derrière
Pete Sampras et
Jim Courier. Petit détail amusant : les trois premiers mondiaux utilisent la même raquette, une Wilson Pro Staff Original.
Edberg se hisse de nouveau en finale de l'Open d'Australie, en battant Pete Sampras en 1/2 finale en 3 sets 7/6 6/3 7/6. Mais comme en 1992, Jim Courier se montre intraitable en finale et s'impose 6/2 6/1 2/6 7/5.
Edberg remporte de nouveau un tournoi préparatoire sur terre battue, à Madrid, en s'imposant en finale à Sergi Bruguera, futur vainqueur à Paris. Le Suédois réalise un bon Roland Garros, en atteignant les 1/4 de finale où l'ukrainien Andreï Medvedev le crucifie de ses lobs.
La naissance d'Émilie Edberg a lieu au mois de juillet 1993. Stefan Edberg veut s'offrir pour cette occasion une belle performance à Wimbledon. Il atteint la demi-finale sans rencontrer d'adversaires majeurs. Alors qu'il mène un set et un break face à Jim Courier, Edberg perd le fil de son jeu. Alors qu'il est sur sa surface favorite face à un adversaire peu à l'aise, c'est finalement Jim Courier qui se qualifie pour la finale.
Éliminé au 3e tour de l'US Open, Edberg réalise tout de même une demi-finale à Paris-Bercy. Désormais père d'une petite fille, le tennis n'est plus toute sa vie, ce qui va très rapidement se ressentir sur son jeu et sa carrière.
1994 : démotivation ?
Stefan Edberg commence très bien sa saison en remportant le tournoi de
Doha au
Qatar. Arrivé à l'Open d'Australie, il peut nourrir quelques espoirs. Par chance son tableau se dégage et une nouvelle place en finale semble a porté de main. Malheureusement, Edberg va perdre de nouveau trois tie break de suite 3/6 7/6 7/6 7/6 contre l'américain Todd Martin. Il n'atteindra plus jamais le dernier carré d'un grand chelem. Il remporte le tournoi indoor de Stuggart en battant Ivanisevic en finale mais subit ensuite de cuisant revers en perdant au premier tour de Roland Garros et au 2
e à Wimbledon.
Il réduit alors sa collaboration avec Tony Picard au minimum pour se prendre en charge. Mais la carrière d'Edberg commence à décliner. Sa seule satisfaction sera la victoire avec la Suède en Coupe Davis. Il finit l'année à la 7e place mondiale, sans avoir fait de grands résultats.
1995 : un déclin mal vécu
Edberg débute de nouveau son année par une victoire à Doha. Mais ce sera son tout dernier titre en simple. 1995 sera la pire saison du Suédois avec des défaites précoces un peu partout. L'amélioration du matériel permettant des retours de service de plus en plus efficaces, le jeu de service-volée d'Edberg n'y résiste pas, surtout qu'à 29 ans son service est moins efficace qu'auparavant.
En plein doute, Edberg subit une défaite marquante au 2e tour de Wimbledon face à Dick Norman, un inconnu repêché après les qualifications.
Considérant qu'il ne pourra plus réussir de grands résultats, Stefan Edberg annonce que 1996 sera sa dernière année sur le circuit.
1996 : une belle tournée d'adieux
Partout où il passe, Edberg est attendu par le public et les organisateurs de tournoi qui veulent le saluer une dernière fois. C'est un adieu au joueur suédois, mais aussi à l'idéal de jeu qu'il représente et qui va disparaître avec lui : le service volée. La génération des frappeurs à grand tamis entraîne une amélioration générale du retour de service qui va sacrifier à terme les serveurs-volleyeurs.
Après une triste défaite contre Jean-Philippe Fleurian en simple, Edberg quitte Flinders Park avec un trophée sous le bras : il remporte avec Petr Korda le titre Doubles Messieurs, son 3e en grand chelem.
Après une saison sur terre battue tout à fait correcte, Edberg se présente une dernière fois à Roland Garros. Contrairement à Henri Leconte, qui se fait sèchement sortir, Edberg va enchanter le public parisien. Il sort Karim Alami et Carlos Moyá avant de retrouver Michael Chang pour un remake de la finale 1989. Pour un 3e tour, le central est comble. Mené 6-4 5-4 par Chang, Edberg aligne alors 9 jeux consécutifs pour mener 4-6 7-5 6-0. Edberg a retrouvé son service et surtout son revers long de ligne. Il conclut la rencontre au tie break du 4e set. C'est un peu une revanche sur l'histoire et pour la première fois Edberg montre son enthousiasme et salue longuement le public qui lui fait une ovation. Il sera battu deux jours plus tard par Marc Rosset sur le court Lenglen. Pour rejoindre les vestiaires du central, le public lui fait une allée d'honneur qui submerge le Suédois d'émotion.
Comme un signe du destin, Edberg disputera sa toute dernière finale sur le circuit au Queen's de Londres, le club où il s'entraîne, face à... Boris Becker ! Dans un match assez serré, Becker l'emporte de nouveau et les deux vieux adversaires se donnent rendez-vous pour une revanche à Wimbledon. Malheureusement Edberg rate sa sortie sur son cher gazon. Il bat certes Guy Forget sur le central au 1er tour mais s'incline au 2e sur le court n°2 face à son compatriote Tillstroem.
Mais Edberg n'est pas mort. Il hérite d'un tirage difficile à l'US Open : il affronte au premier tour le vainqueur de Wimbledon Richard Krajicek. La presse fait déjà des annonces pour que le public vienne voir une dernière fois le double vainqueur des éditions 1991 et 1992. Mais surprise, Edberg bat le Néerlandais ! Il va même jusqu'en 1/4 de finale où il est stoppé par un Goran Ivanisevic intraitable au service.
Après une victoire sur Michael Stich au 1er tour de l'Open de Paris-Bercy, l'histoire retiendra que la toute dernière victoire de Stefan Edberg sur le circuit professionnel a été obtenue contre Fernad Wibier, en 1/8e de finale. Il s'incline ensuite contre Tomas Enqvist, futur vainqueur. A Stockholm, Edberg, qui est revenu dans le top 15 mondial, perd au premier tour et se voit offrir un rocking chair pour sa retraite ! Les enfants donnent chacun une rose à un Edberg en larmes.
Alors qu'il espérait finir sa carrière par une victoire en Coupe Davis, Edberg se blesse au pied lors de sa rencontre face à Cédric Pioline. Il finit tout de même la rencontre mais doit s'incliner. On ne se refait pas: son dernier coup sera une volée de revers... La Suède s'incline ensuite de justesse face à la France, alors que Nicklas Kulti avait pourtant eu 3 balles de match de suite face à Arnaud Boetsch. Une fois la bataille terminée, le capitaine de l'équipe de France victorieuse, Yannick Noah, porte Edberg sur ses épaules pour un tout dernier tour d'honneur.
Aujourd'hui
En
2005, les journalistes
américains de
Tennis Magazine ont élu Stefan Edberg au 14
e rang des
"quarante plus grands champions de Tennis de ces quarante dernières années" (hommes & femmes confondus), juste derrière
Monica Seles (13
e) et devant son compatriote
Mats Wilander (15
e).
Stefan a fondé avec Mats Wilander une école de tennis à Vaxjö. Il est également l'un des ambassadeurs mondiaux d'Adidas. Toujours dans la ville de Vaxjö, Edberg possède un gros parc immobilier dans le centre de cette ville du sud de la Suède d'où est originaire sa femme Anette, Mats Wilander mais aussi l'ancien pilote de Formule 1 chez Ferrari et McLaren Stefan Johansson.
Lors d'une interview datée du début de l'année 2006, Stefan Edberg a confié qu'il avait quitté Londres en 2000 pour retourner vivre en Suède avec sa femme et ses deux enfants Emilia et Christopher. Il habite à la campagne mais il s'entraine toujours régulièrement une à deux fois par semaine dans le club de tennis à côté de chez lui. Malgré quelques participations à des tournois exhibitions avec des copains comme Jarryd, Nystroem et Wilander, il ne souhaite toujours pas s'aligner sur le Senior Tour et reprendre un entrainement sérieux, les aéroports et les chambres d'hotels.
Il était à Roland Garros pour remettre la coupe au vainqueur Rafael Nadal en 2006 et également à Wimbledon avec son entraineur de toujours Tony Pickard.
Il a participé durant l'été 2007 à un tournoi de Golf Adidas en compagnie d'Ivan Lendl et il a remporté un tournoi vétéran à Copenhague au Danemark en novembre 2007 en battant Henri Leconte et John McEnroe.
Edberg est également un homme d'affaire qui a de grosses parts dans une société d'investissements qui a réalisé quelques opérations juteuses. Cela lui prends beaucoup de temps car il ne joue pas le "sleeping partner" selon ses propres mots après un match de charité en compagnie de Tim Henman en décembre 2007.
Il est membre du International Tennis Hall of Fame depuis 2004.
Palmarès
Titres en simple (42)
Finales en simple (36)
Titres en double (18)
| Titres par Surface | Dur (8) | Terre battue (4) | Gazon (1) | Synthétique (5) |
|
No. | Date | Nom et lieu du tournoi | Surface | Équipe | Finalistes | Score |
1. | 1984 | Masters d'Hambourg | | Terre battue | Anders Järryd | Heinz Günthardt Balázs Taróczy | 6-4, 6-3 |
2. | 1985 | Tournoi de Bruxelles | | Synthétique | Anders Järryd | Kevin Curren Wojtek Fibak | 6-3, 7-6 |
3. | 1985 | Open de Båstad | | Terre battue | Anders Järryd | Sergio Casal Emilio Sánchez | 6-0, 7-6 |
4. | 1985 | Masters de Cincinnati | | Dur | Anders Järryd | Joakim Nyström Mats Wilander | 4-6, 6-2, 6-3 |
5. | 1985 | Masters | | Synthétique | Anders Järryd | Joakim Nyström Mats Wilander | 6-1, 7-6 |
6. | 1985 | Tournoi de Rotterdam | | Synthétique | Slobodan Živojinović | Wojtek Fibak Matt Mittchell | 2-6, 6-3, 6-2 |
7. | 1986 | Tournoi de Los Angeles | | Dur | Anders Järryd | Peter Fleming John McEnroe | 3-6, 7-5, 7-6 |
8. | 1986 | Masters | | Synthétique | Anders Järryd | Guy Forget Yannick Noah | 6-3, 7-6, 6-3 |
9. | 1987 | Open d'Australie | | Gazon | Anders Järryd | Peter Doohan Laurie Warder | 7-6, 6-3 |
10. | 1987 | Tournoi de Rotterdam | | Synthétique | Anders Järryd | Chip Hooper Mike Leach | 3-6, 6-3, 6-4 |
11. | 1987 | Open de Båstad | | Terre battue | Anders Järryd | Emilio Sánchez Javier Sánchez | 7-6, 6-3 |
12. | 1987 | Masters du Canada | | Dur | Pat Cash | Peter Doohan Laurie Warder | 6-4, 3-6, 6-3 |
13. | 1987 | US Open | | Dur | Anders Järryd | Ken Flach Robert Seguso | 7-6, 6-2, 4-6, 5-7, 7-6 |
14. | 1987 | Open de Stockholm | | Dur (i) | Anders Järryd | Jim Grabb Jim Pugh | 6-2, 3-6, 6-1 |
15. | 1991 | Open du Japon | | Dur | Todd Woodbridge | John Fitzgerald Anders Järryd | 6-3, 7-6 |
16. | 1993 | Masters de Monte-Carlo | | Terre battue | Petr Korda | Paul Haarhuis Mark Koevermans | 6-2, 2-6, 7-5 |
17. | 1995 | Open de Doha | | Dur | Magnus Larsson | Andrei Olhovskiy Jan Siemerink | 7-6, 6-2 |
18. | 1996 | Open d'Australie | | Dur | Petr Korda | Sébastien Lareau Alex O'Brien | 7-5, 7-5, 4-6, 6-1 |
Finales en double (11)
Parcours en Grand Chelem
En simple
L'Open d'Australie se dispute en dernier et sur gazon.
L'Open d'Australie se déroule en premier et sur dur (à partir de 1988).
En double
Masters
- Vainqueur avec la Suède en 1984, 1985 et 1994.
- Finaliste en 1986, 1988, 1989 et 1996.
- Médaille d'or en simple aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984
- Médaille de bronze en simple et en double (avec Anders Jarryd) aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988
Autres résultats
- Masters du Canada: finaliste en 1986 et 1987
- Masters de Monte-Carlo: demi finaliste en 1986, 1993 et 1994
- Masters d'Hambourg: vainqueur en 1992
- Stokholm: finaliste en 1990 et 1991; demi finaliste en 1992
- Masters de Paris-Bercy: vainqueur en 1990; finaliste en 1989; demi finaliste en 1993
- Masters d'Indian Wells: vainqueur en 1990; finaliste en 1987; demi finaliste en 1991, 1994 et 1995
- Masters de Miami: finaliste en 1990; demi finaliste en 1986 et 1991
- Masters de Cincinnati: vainqueur en 1987 et 1990; finaliste en 1988, 1989, 1993 et 1994; demi finaliste en 1986 et 1992
- Coupe du Grand Chelem à Munich: demi finaliste en 1993
N°1 mondial
- Du 13-08-1990 au 27-01-1991
- Du 18-02-1991 au 07-07-1991
- Du 09-09-1991 au 09-02-1992
- Du 23-03-1992 au 12-04-1992
- Du 14-09-1992 au 04-10-1992
Incident tragique
Lors d'un match en demi-finale de l'
US Open junior le 10 septembre 1983, dans lequel Stefan Edberg affronte
Patrick McEnroe, l'un des arbitres de ligne, Richard Wertheim, 61 ans, cherchant à éviter la balle d'un premier service du suédois, tombe à terre et se fracture le crâne en heurtant le sol en ciment. L'arbitre décède 5 jours plus tard d'un hématome sous-dural. Edberg est alors âgé de 17 ans et remportera le tournoi, réalisant du même coup le grand Chelem des tournois junior. Il déclarera par la suite avoir envisagé de mettre fin à sa carrière à la suite de cet accident. La famille de l'arbitre poursuivra en justice l'United States Tennis Association pour un montant de 2,25 millions de dollars
Notes et références
Liens externes
Stefan Edberg : l'essentiel